Un week-end à Cherbourg … sans les parapluies !

Après l’obtention de leur qualification de Plongeur Autonome à 40m, les nouveaux Prépas Plongeur de Niveau 3 se sont rendus à Cherbourg afin d’y goûter les joies de l’autonomie. Ils étaient accompagnés de moniteurs du HGC et de plongeurs de l’APSAVO de Cergy.

Bien que les eaux de la manche, du haut Cotentin, ne leurs soient pas inconnues, le club et l’hébergement où nous sommes allés sont une nouveauté pour la plupart.

En effet nous avions l’habitude de nous rendre dans la base fédérale de Tourlaville située à quelques encablures de la préfecture de la Manche. Ce week-end ce sera le club de plongée de l’Arsenal de Cherbourg (l’ASAM) et l’auberge de jeunesse pour l’hébergement.

C’est après un trajet jalonné d’embouteillages, mais par un beau soleil, que nous sommes arrivés vendredi au club de l’arsenal, où nous avons fait connaissance avec le président et les locaux. Ils sont bien équipés dont plusieurs compresseurs, d’un grand nombre de bouteilles et autres équipements pouvant être loués. Pour la visite du bateau ASAM III, un 13 mètres prévu pour 24 plongeurs équipés, avec douche chaude, WC et d’un carré pour y prendre des repas ou autre, sur lequel on peut arrivé habillé et s’y changer, ce sera le samedi matin. Ils ont aussi plusieurs bateaux semi-rigides.

Le club de plongée est situé à 150m de l’auberge de jeunesse, ce qui fait de celle-ci un choix judicieux. D’autant plus que le coût des nuitées, des repas est correct, et aussi que les chambres sont bien agencées et agréables.

Samedi 11/07 : Rendez vous ensoleillé à 08h15 au local (Eh oui il faut se lever tôt pour ne pas manquer l’étale et ainsi plonger sans courant) et après avoir préparé le matériel, départ vers 08h30, en voiture pour le port situé à 500m. Certains ont préféré s’équiper sur le parking, d’autres de se changer sur le bateau.

Dès la fin de l’embarquement, largage des amarres et direction l’épave de l’USSA (-26m première autonomie en mer pour nos PA40).

Sur le site la mise à l’eau se fait juste au moment de l’étale le long d’un bout relié à l’épave. Il faut faire au plus vite pour profiter au mieux de l’absence de courant de marée.

La mer est un peu agitée avec une température de 16° tant en surface qu’au fond où la visibilité est moyenne mais suffisante pour y admirer la faune et la flore.

Après le déjeuner pris à l’auberge, RDV à l’ASAM pour un départ à 13h30.

L’après midi encore sous le soleil nous naviguons vers le Strathalbyn (-33m maxi) situé à l’est de la grande rade. Pas besoin de prendre des amers, le bateau est équipé d’un pilotage automatique.

Là aussi une visibilité moyenne, mais meilleure, que le matin et beaucoup de faune à découvrir, araignées de petites et de très grosses tailles, très gros congres et divers autres poissons (Lieus jaunes, bruns et Vieilles, de toutes tailles) qui eux aussi profitent de la sécurisation de l’épave.

Dimanche 12/07 : Départ du port 09h45, direction le Saint Hubert, coté ouest de la grande rade comme l’USSA. Épave dont il ne reste plus grand-chose de sa structure, mais qui sert de Nurseries aux araignées de mer, où elles viennent en nombre se reproduire. Certains ont employé le terme d’orgie sous-marine, tant les araignées y mettaient du cœur. La mer s’étant reposée suite à 3 jours sans vent, la bonne visibilité a réjoui tous les plongeurs qui ont pu admirer à nouveau les trésors de la vie sous-marine.

L’horaire d’étale et la distance des lieux de plongées nous ont contraint à annuler celle du dimanche après midi, afin que ceux qui travaillaient le lendemain de se reposer.

Encore une belle sortie et de belles plongées en manche, et il s’est dit que dès que l’occasion se représentera, nous repartirons plonger avec le club de l’arsenal sur ce bateau confortable et bien conçu pour la plongée. Il a été assemblé avec des éléments issus de la construction d’autres navires militaires, avec le concours d’ingénieurs de l’arsenal et équipé d’instruments de navigation hors du commun des bateaux de plongée courants. J’oubliais, lors de notre retour au port, le samedi matin, le bateau a recueilli un fut de 215l d’huile moteur abandonné flottant dans les eaux de la grande rade grâce à son palan et l’aide d’un de nos plongeurs.

Maxime.

Descriptifs des épaves :

L’épave du cargo à vapeur l’USSA, battant pavillon anglais. Long de 92,4 m et large de 13,62 m, l’USSA a été lancé le 1er avril 1913 par les chantiers Clyde Shipbuilding & Engineering Co Ltd pour le compte de la Scott Steamers Ltd de Liverpool. Le steamer est revendu plusieurs fois ensuite. Le 3 mai 1917, il navigue de Manchester vers Cherbourg transportant des pièces de wagons et du matériel logistique pour la guerre. La nuit du 3 mai 1917, le cargo USSA arrive devant Cherbourg. Le commandant de bord suit les conseils des autorités françaises quant à attendre que le jour se lève pour rentrer dans la rade. Il ne peut pas rester au mouillage, de crainte de servir de cible à un u-boot. Alors il navigue lentement en attendant devant la grande rade. Une mine déposée par l’UC 26 touche la coque et provoque l’explosion du cargo USSA. L’UC 26 a déjà causé le naufrage d’un autre bateau, le Saint-Hubert en octobre 1916. La poupe du steamer s’enfonce dans l’eau. L’équipage grimpe alors à bord des chaloupes de sauvetage. Aucune victime n’est à déplorer. Plongée sur une épave assez délabrée, à 28 m de profondeur.

L’épave du cargo à vapeur le Strathalbyn. Longue de 110 mètres et large de 22 mètres, elle émerge du fond sur une hauteur de 11 mètres au niveau de la cheminée. Le Strathalbyn navigue de New York à Cherbourg en transportant du matériel ferroviaire quand il heurte une mine placée par un U26. Il coule en décembre 1916. L’épave a été découverte par le SHOM au cours d’une opération de prospection. L’épave git à 31 mètres en pleine mer, avec la proue dirigée vers le sud. Au moment du naufrage elle s’est cassée au tiers de l’épave, vers la poupe. La proue s’est effondrée. A voir : la cargaison de roues, de rouleaux de barbelés et de matériel ferroviaire dans les deux cales avant et arrière; le safran et une grande hélice avec trois pales. Il faut effectuer au moins 3 plongées pour mieux le découvrir. La visibilité s’étend de 1 à 15 m. La meilleure saison pour y plonger s’étend de mars à mai.

Le Saint Hubert est un bateau de pêche jaugeant 160 tonneaux. Construit en 1912, il devient lors de la Première Guerre mondiale un patrouilleur.
Dès le début de la guerre, les sous-marins allemands mettent à mal les marines alliées en Manche. C’est ainsi que le Saint Hubert se voit armer d’un canon de 47 mm, équipé d’une radio et que son patron prend du galon.
Le Saint Hubert fait partie d’une flotte de chalutiers transformés (L’Utile, Le Cormoran, La Vénus, Les Baleines et Le Damier), chargés d’assurer la défense du port de Cherbourg et de guider les navires jusqu’au chenal menant au port.
Le 30 octobre 1916, commandé par le lieutenant de vaisseau de Boutray, le Saint Hubert appareille et se poste au large de la grande digue. En début de soirée, une explosion retentit. Le Saint Hubert vient de toucher une mine à la dérive. Tout de suite, le navire sombre.
Les secours s’organisent ; les torpilleurs Durandal et n° 295 se rendent sur les lieux. Seuls trois naufragés seront repêchés sur un équipage de 22 marins.