L’explorateur hollandais Jacob Roggeveen aborde une île isolée en plein Pacifique. Comme c’est le jour de Pâques, il la baptise tout simplement… Île de Pâques.
Sur son sol aride de 171 km2 survivent quelques centaines de misérables Polynésiens.
Les ancêtres de ces malheureux, arrivés en pirogue entre 900 et 1200 de notre ère, avaient découvert un paradis doté d’une faune et d’une flore exubérantes, qu’ils avaient appelé dans leur langue Rapa Nui.
Ils avaient bâti une société prospère et même inventé une écriture idéographique, le rondorongo. Ils s’étaient multipliés jusqu’à être 10 000 ou 15 000.
La population était divisée en clans familiaux dont chacun était établi dans l’une des vallées sèches qui descendaient vers l’océan, cultivant ses jardins et honorant ses morts. Les dépouilles de ces derniers étaient déposées sur la grève.
Pour se protéger de l’océan hostile, chaque clan avait aménagé près du rivage une plate-forme en pierre surmontée de statues géantes, alignées comme à la parade, au regard impressionnant de vie, tournées vers les jardins et les habitants.
Les habitants sculptaient les statues (les moaï) dans les flancs des trois anciens volcans de l’île. Ils les faisaient ensuite glisser jusqu’aux plates-formes de pierre qui leur étaient destinées (les ahu). Pour cela, ils fabriquaient des rails et des cordages avec les palmiers géants qui couvraient l’île.
On a dénombré un total de 800 statues, représentant des hommes et des femmes d’une taille d’un mètre à 22 mètres. La majorité sont restées sur les lieux d’extraction, en position couchée. 256 ont été déplacées et 164 de celles-ci ont été érigées sur les plates-formes.