Rouget de Lisle chante la Marseillaise
Le 24 avril 1792, à Strasbourg, dans le salon du maire, le baron de Dietrich, l’effervescence est à son comble. Cinq jours plus tôt, la France a déclaré la guerre à l’Autriche.
Le maître de maison s’adresse au jeune Joseph Rouget de Lisle, officier de son état et violoncelliste à ses heures (32 ans) : « Monsieur de Lisle, faites-nous quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la nation ».
Le capitaine de garnison, de retour chez lui, s’exécute avec fougue. Le lendemain soir, de Dietrich organise un dîner au cours duquel lui-même reprend son chant, accompagné par une dame au clavecin et par Rouget de Lisle au violon.
D’abord baptisé Chant de guerre pour l’Armée du Rhin, le nouveau chant recueille un succès fulgurant. Des voyageurs colportent les paroles et l’air dans tout le pays.
À Marseille, où des volontaires se préparent à se rendre à Paris pour combattre l’invasion, on leur distribue des feuillets avec les paroles du chant patriotique. Les fédérés marseillais entonnent celui-ci tout au long de leur voyage et lors de leur entrée dans la capitale.
D’où son nom définitif de Marseillaise.